Tourner la page du système Guérini

En cette fin d'année 2011, il est possible et nécessaire de tourner à Marseille une triste page de l'action politique car l'accusation d'"association de malfaiteurs" à laquelle doit désormais répondre celui dont nous n'avons cessé de dénoncer les pratiques depuis plus de 10 ans est venue confirmer notre analyse et justifier notre positionnement.
Nous nous sommes en effet éloignés du PS Il y a plus de dix ans, quand nous avons été convaincus que la poursuite d'un combat politique digne de ce nom impliquait de se dégager d'un instrument qui n'avait plus rien de politique mais qui relevait clairement d'une autre nature.

Seule une lâche complaisance a permis à ce système de durer alors qu'il était clair depuis l'origine qu'il n'existait que par des méthodes d'intimidation et d'exclusion.
La priorité absolue accordée à la lutte contre cette grave dérive nous a conduits lors des dernières élections municipales à accepter de participer à une alliance seule à même d'empêcher l'élection de la personne concernée à la fonction de Maire de Marseille. On mesure aujourd'hui à quel point nous avons eu raison car le pire a été évité de justesse.
Dans quel abîme serions-nous aujourd'hui projetés si nous n'avions pas pris alors nos responsabilités ? Oui, nous avons empêché Jean Noël Guérini d'être Maire de Marseille et nous avons bien fait.

Le moment est venu de tourner la page et de reconstruire la gauche marseillaise sur des bases nouvelles.

Car le combat prioritaire contre un système local déviant n'a jamais et en rien altéré nos convictions ni notre engagement de femmes et d'hommes de gauche, non sectaires et ouverts au dialogue. à la Mairie de Marseille nous avons rapidement constaté nos divergences et exprimé publiquement notre opposition sur des enjeux essentiels comme par exemple, et entre autres, ceux du centre-ville ou du logement en général. à la Communauté urbaine, l'imbroglio politicien a confirmé notre hostilité à un système institutionnel qui affaiblit Marseille sans appréhender la réalité métropolitaine qui ne peut se concevoir sans Aix, Aubagne, Vitrolles, Istres et Fos. Mais dans tous les cas, nous avons cherché à être utiles. Nous avons soutenu ce qui nous paraissait juste, et voter contre ce sur quoi nous n'étions pas d'accords. Cette attitude constructive, indépendante mais responsable, est l'originalité de la Convention Citoyenne. Elle le restera.

Face à une situation nouvelle nous ne resterons pas obsédés par un conflit potentiellement dépassé ni enfermés dans des postures liées à ce conflit.

Reconstruire la gauche marseillaise sera un chemin long et difficile tant la situation de la fédération du PS y est dégradée. La "primaire citoyenne" a été une première étape salutaire. Mais l'essentiel pour les socialistes reste encore à faire. D'autres forces existent, de gauche, écologiste, ou du centre gauche, avec lesquelles un dialogue confiant est déjà possible.
Notre ambition est que les Marseillais puissent se convaincre que désormais libérée de ce qui l'entravait, la gauche à Marseille va retrouver sa crédibilité, faire face à une situation économique et sociale de plus en plus difficile et préparer les échéances à venir.

Philippe San Marco,
Président de la Convention Citoyenne
Mercredi 26 octobre 2011