Avec Philippe Sanmarco
 
E  L  E  C   T  I  O  N  S       R  E  G  I  O  N  A  L  E  S        2  1        E  T        2  8        M  A  R  S        2  0  0  4
 
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• 1er septembre 2003
Mars 2004, engager un débat public pour gagner la Région à gauche

Nous sommes ouverts à l'égard de tous ceux qui veulent bâtir une alternative crédible à la droite sur la base d'un contrat politique."
François Hollande pour l’Université d’été du PS dans Sud-Ouest

Je ne veux pas qu’on se fabrique une virginité avec des listes autonomes aux Européennes pour magouiller aux régionales !"
Daniel Cohn-Benditaux Journées d’été des Verts à Marseille le dimanche 24 août 2003.

Les 21 et 28 mars prochains ne sont pas une échéance facile pour les militants de gauche, citoyens et écologistes, associatifs et syndicalistes. Le spectre du 21 avril 2002 hante les esprits et personne ne veut voir recommencer le scénario des élections présidentielles.
Nous avons deux écueils devant nous :
• Laisser ceux qui nous ont conduits à l’échec diriger la manœuvre et l’on connaît leur talent pour perdre dans cette région.
• Ou délaisser le champ politique pour rester sur celui de la revendication.

Deux écueils qui conduisent à un résultat identique : un mouvement social qui s’exaspère sans conquête significative et des politiques qui s’auto-reconduisent aux affaires, tantôt à gauche, tantôt à droite, sans que rien ne change.

À la Convention citoyenne, nous considérons qu’il est de notre devoir d’aller dans le champ politique pour transformer les choses durablement.
Les élections régionales, cantonales et européennes de 2004 sont une occasion de le faire. La résolution du Conseil national interrégional des Verts du 15 juin 2003 a proposé une stratégie :
Elle comporte deux aspects :
• Le contrat avec les partenaires dans un esprit de participation à la gestion publique, ce qui suppose rencontres et travail d'élaboration programmatique.
• L'autonomie, pour rendre visibles et lisibles les idées défendues et crédibiliser les Verts.
Sur ces bases, l'objectif des Verts est de gagner ou conserver le maximum de régions et de départements gérés par la gauche et les écologistes dans le but de réorienter les politiques publiques vers un développement humain soutenable
”.


Cette autonomie a encore une fois été prônée lors des Journées d’été des Verts à Marseille le 24 août dernier. Mais lorsque l’on évoque le cas de Provence Alpes Côte d’Azur, tout se brouille et PACA devient une exception. À cause du score du Front national ?
Mais alors parlons aussi de l’Alsace ou du Languedoc-Roussillon, cogérés depuis des lustres avec les amis de Le Pen.
Regardons les choses en face. La région PACA a inexorablement, depuis 20 ans, glissé à droite. Le Var est tombé, le Vaucluse ne tient qu’à un fil, les grandes villes sont toutes passées à droite. L’avance dans les sondages de Renaud Muselier n’est que le reflet de ce basculement.

Selon le sondage CSA paru dans Marianne (25 août 2003)

  • La liste UMP Udf ferait 37 %,
  • La liste PS-PC Verts 33 %,
  • Le Pen 20 %.
  • L’extrême gauche capterait 6 %
  • et le MNR 4 %.

Dans tous les scénarios, et c’est l’avantage d’un scrutin à deux tours, le FN ne pourrait s’emparer de la région et le résultat du second tour entre gauche et droite se joue à un point, ce qui sur un sondage de 600 personnes n’est pas significatif.

Par contre, on voit bien que la reconduction en l’état d’une gauche plurielle dépassée est un échec programmé.
L’équipe de Michel Vauzelle, au-delà des désaccords que l’on peut avoir sur son projet, a subi les avatars de son mode d’élection qui a donné autant sinon plus de pouvoir à l’opposition qu’à l’exécutif doté d’une majorité relative.
Nous arrivons à la fin d’un mandat dit de gauche mais où la moitié de la politique a été décidée par la droite. La cohabitation et le marchandage des subventions ne font pas un bon bilan. Ajoutons à cela les pratiques de certains qui se sont appropriés l'institution pour leur propre intérêt et les dysfonctionnements d’une administration peu dirigée : le bilan est difficilement défendable. Certains élus se sont battus avec détermination pour changer le cours des choses dans leur secteur très cloisonné mais ils n’ont pu influer globalement sur la politique de l’institution.
Nous, militants de terrain, femmes et hommes de gauche, ne pouvons, sous prétexte de solidarité, endosser ce bilan incompréhensible.

Le seul scénario qui peut permettre à la gauche de gagner la région pour y appliquer une politique de transformation durable est celui de l’union entre toutes les forces de gauche décidées à faire radicalement changer les choses. Sans aucun oukase préalable. Pour le premier tour, deux solutions s’offrent à nous.

  1. Dans la lignée de la déclaration de François Hollande, construire une liste ouverte, démocratique et représentative des forces vives de cette région. Cela exige un renouvellement des femmes et des hommes, des méthodes et des programmes. Cela exige surtout un contrat avec cinq priorités qui nous semblent incontournables :
    • Agir dans la transparence et adopter un mode de gouvernement de la région démocratique et républicain.
    • Adopter un agenda 21 régional qui comporte des priorités visibles et des objectifs réalistes de développement durable pour Provence Alpes Côte d’Azur.
    • Donner des perspectives et des moyens à une véritable politique méditerranéenne régionale,
    • Accorder une priorité absolue à ce qui doit changer la vie quotidienne de nos concitoyens : les transports avec la priorité aux transports en commun, les quartiers, la formation initiale et tout au long de la vie, la culture,
    • Donner la priorité dans l’action économique aux TPE, aux PME, au développement du tiers secteur associatif et mutualiste, au développement solidaire.
    Le Président de la Région semble acquis à cette conception d’une liste de large union dès le premier tour. Discutons-en ! Maintenant et publiquement. Sans ignorer les obstacles : imaginons la liste avec ses sortants, PS et PC, avec la règle de la parité, avec ses équilibres locaux et départementaux. Que restera-t-il pour les mouvements citoyens et écologistes ? Notre propos n’a jamais été et ne sera jamais de placer telle ou telle personnalité, mais de changer la politique. Nous avons connu avec les municipales et les législatives ces accords de façades qui masquent mal des guerres sans merci. Nous sommes néanmoins prêts à en discuter.
  2. La seconde possibilité est celle d’un contrat de gouvernement de la région pour le second tour avec une liste citoyenne et écologiste autonome au premier tour.
    Une liste autonome qui reflète la diversité des mouvements qui se sont manifestés dans cette région, qui réunisse des personnalités porteuses d’engagement et de changement. Il ne s’agit pas de reproduire des accords d’appareils, mais de réunir des conventions militantes qui recherchent quels sont les meilleurs porte-parole de notre région, quels sont les militantes et militants qui incarneront nos espoirs, nos revendications, nos propositions. Ces primaires citoyennes, écologistes et sociales apporteront un vrai changement démocratique dans la désignation des candidats et manifesteront, bien avant l’élection, notre volonté de gouverner autrement la région.
    Cette stratégie donnerait enfin du poids aux élus écologistes et citoyens, qui ne devraient pas leur poste à une “ générosité ” condescendante du parti dominant, ni à un marchandage partisan, mais au vote librement exprimé des électeurs.
    Cette stratégie serait une étape décisive dans la recomposition de la gauche dans notre région, dans la rupture avec les pratiques clientélistes héritées du siècle passé.
    Ce serait un vrai tremplin pour les combats que nous avons tous à mener et pour les échéances futures.

La Convention citoyenne travaille depuis le début un an à ce rassemblement d’un type nouveau. Des groupes d’initiatives citoyennes se sont constitués dans les six départements. Un travail d’élaboration collective a permis d’écrire les premiers cahiers de revendications et de propositions. Trois réunions régionales ont validé cette démarche portée aujourd’hui par plus de 600 militantes et militants de la région.
Il appartient maintenant aux militants d’en discuter, il appartient aux partis de pratiquer la transparence et la démocratie en mettant sur la place publique les discussions qui se mènent en ce moment avec les uns et les autres pour que nous avancions tous ensemble.

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