Convention citoyenne
Philippe San Marco sur
LES ARCHIVES JUSQU'A DECEMBRE 2010
Archives "vie de la Convention"


Interview de Philippe Sanmarco et Tahar Rahmani, Conseillers municipaux de Marseille
La Convention Citoyenne fait le point

En créant la Convention Citoyenne, quels étaient vos objectifs ?
Philippe Sanmarco : La Convention Citoyenne est née en 2001 avec l’ambition de proposer de faire de la politique autrement : sortir des logiques stériles d’appareils, privilégier le débat d’idées et l’engagement citoyen. Aller à l’essentiel sans craindre de franchir des clivages devenus artificiels. Bref, parler et agir librement et en conscience.

Quel a été le rôle de la Convention Citoyenne depuis 2001 ?
P. S. : Celui d’une opposition constructive. Nous avons consacré ces quatre années à occuper l’espace laissé quasiment vide, à nourrir la réflexion collective et à donner une image de responsables. La liste des sujets abordés, sans sectarisme mais sans complaisance, par la Convention montre la trame des vrais enjeux de notre ville, avec chaque fois des critiques précises et des propositions concrètes. Sans jamais s’abandonner à la facilité du dénigrement systématique et vain. Avec lucidité et sans illusions, nous avons même, sur plusieurs dossiers essentiels, participé à des changements de cap notables de certaines politiques de la municipalité.

Quel était le sens de votre participation aux dernières élections ?
Tahar Rahmani : Notre présence à deux élections majeures (législatives 2002 et régionales 2004) marquait notre volonté de nous inscrire comme mouvement politique réel. Avec peu de moyens certes, mais avec courage, les membres de la Convention sont allés au bout de leur engagement, y compris se présenter devant les électeurs, ce qui reste le fondement de la démocratie. Malgré les difficultés, c’était essentiel. Mais le contexte national et surtout les jeux des appareils locaux n’ont pas permis à notre mouvement de s’enraciner autant que nous le souhaitons.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
T. R. : Nos moyens humains et matériels sont restés insuffisants. Devenir plus offensifs, accroître le nombre des adhérents, multiplier les rencontres et débats de quartier, organiser les forums, mettre en place notre université d’été, et bien d’autres projets encore. Toutefois, l’opiniâtreté de nos membres nous permet d’avoir une visibilité dans le paysage politique marseillais grâce notamment à ce bulletin trimestriel et à notre site Internet.

Mais reconnaissons que le fait de n’appartenir à aucun parti politique reste un handicap.
P. S. : Les municipales sont encore lointaines. Cela nous donne un temps suffisant pour s’inscrire dans le débat. Il est évident que la présidentielle et les législatives marqueront de manière forte le paysage politique national. Mais ensuite les élections municipales et cantonales seront plus marquées par les personnalités locales et leurs actions touchant directement la vie des Marseillais. De ce point de vue, notre visibilité et notre espace seront plus grands que lors des dernières législatives et régionales.

Quelle est votre analyse sur la Municipalité actuelle ?
P. S. : En dix ans de mandat, il est évident que l’image de Marseille a changé. Comme dans tout bilan, il y a des points positifs : Euromed, le TGV, les grands équipements culturels, le partenariat euroméditerranéen. Néanmoins, les points négatifs sont nombreux : l’autorité municipale est faible, la situation des finances est alarmante, les grands dossiers sont mal suivis, la Communauté urbaine MPM est à la dérive, la crise du logement s’aggrave, la circulation empire, la L2 n’en finit plus, sans compter les crises de la RTM, de la SNCM, des horodateurs, de Nestlé et autres entreprises en difficulté. Le Maire reste consensuel et bénéficie d’un fort crédit personnel mais il semble en retrait. Les adjoints et les maires de secteurs, chacun de leur côté, font de leur mieux sans cohérence d’ensemble. Le RPR continue de marquer sa différence au sein de l’UMP, et l’UDF s’aligne systématiquement sur le Maire sans volonté crédible de faire entendre une différence.

Quel est votre opinion sur l’opposition ?
T. R. : On peut dire la même chose de la Gauche, qui depuis 1989 montre son désintérêt pour la ville de Marseille : pas de volonté de permettre l’émergence d’un candidat crédible contre JC Gaudin ; valse des présidents du groupe socialiste au conseil municipal et à la Communauté urbaine MPM ; éloignement de M. Pezet qui en a assez et préfère tenter sa chance à Aix ; absence de critiques constructives et d’unité, un PS hors-jeu et hors débat (SNCM, RTM, port, banlieues). Seule la lutte contre l’incinérateur semble pour lui digne d’intérêt et surtout le bétonnage clientéliste de son appareil pour contrer toute velléité d’autonomie ou de positionnement. Quant au PC et aux Verts, ils sont ici et de fait alignés sur le PS.

Quels sont vos axes de travail pour les prochains mois ?
T. R. : Il est nécessaire que la Convention présente rapidement ses réflexions car les grands appareils vont bientôt réduire le débat à un clivage artificiel mais confortable entre gauche et droite autour de chefs de file désignés dans les conditions habituelles.

Si nous ne voulons pas nous retrouver alors simples spectateurs d’un débat politique caricatural dans lequel nous ne nous retrouverons pas, c’est maintenant qu’il nous faut faire des propositions.

Dans cet esprit, Nous allons travailler sur des thèmes comme l’économie et l’international ; le développement et l’aménagement du territoire ; la cohésion sociale ; les cultures ; le développement durable ; la gouvernance institutionnelle locale.

Libres à tous les citoyens de participer à ces travaux.

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