25e anniversaire de la disparition de Gaston Defferre

Philippe San Marco, à l'occasion du 25e anniversaire de la disparition tragique de Gaston Defferre, on entend tout et son contraire: ceux qui s'en réclament à droite et à gauche et ceux qui se vantent de ne pas être "des enfant du defferrisme". Vous qui avez connu de près le personnage, qu'en pensez-vous ?
Au-delà du coté un peu ridicule de certaines postures, voire de nombreuses impostures, il est significatif qu'un quart de siècle après sa mort nombreux sont celles et ceux qui encore aujourd'hui à Marseille ont du mal à échapper à l'ombre portée de Gaston Defferre. Comme s'ils n'arrivaient pas à exister par eux-mêmes.
Une chose est sure, Gaston Defferre lui ne parlait pas de ses prédécesseurs, ni en bien ni en mal, et n'aurait pas eu l'idée de rejeter sur eux la responsabilité de ce à quoi il avait à faire face.

25 ans après, pourriez résumer les trois idées simples qui font selon vous l'héritage, la trace dans l'histoire politique de Gaston Defferre ?
La lucidité, le courage et la dimension d'homme d'Etat expliquaient son comportement quotidien.

Pour vous-mêmes qui avez appris et vécu la politique à ses côtés, que retenez-vous aujourd'hui de ses convictions, de sa posture, de ses valeurs ?
L'homme du refus des accords de Munich de 1938 quand tous s'en félicitaient lâchement et son engagement immédiat dans la Résistance.
Le ministre de la France d'outre mer qui permît l'accession pacifique aux indépendances en Afrique noire.
Le maire de Marseille dans une période complexe devant faisant face aux destructions de la guerre puis à l'explosion démographique de sa ville (plus de 50% en 15 ans) et enfin à la mutation de l'économie portuaire liée à la décolonisation.