Pour une élaboration citoyenne d'un projet pour notre ville et sa métropole

Lors des élections municipales de 2008 la Convention Citoyenne avait décidé de participer à Marseille à un front républicain avec l'équipe Gaudin-Muselier afin de faire barrage à ce qui lui apparaissait comme une forfaiture des partis de la gauche locale tous rassemblés derrière Jean-Noël Guérini dont nous dénoncions publiquement l'action depuis des années.

La suite nous a donné raison. Heureusement que nous avions fait ce qu'il fallait quand il le fallait pour, et de peu, éviter le pire. Imagine-t-on aujourd'hui Jean-Noël Guérini maire de Marseille ? Il serait cruel de notre part de rappeler à certains leur engagement d'alors.

Ce péril majeur étant écarté, il n'y a aucune raison, a priori, pour que se  renouvelle, lors des prochaines élections municipales de 2014, un soutien à la municipalité sortante. L'alliance de 2008, ponctuelle et circonstancielle, a rempli sa fonction, celle d'empêcher Jean-Noël Guérini d'être maire de Marseille. D'ailleurs cette alliance a été sans lendemain comme en ont témoigné les palinodies de la gestion de Marseille Aménagement et les contorsions acrobatiques de la "gouvernance partagée" de la communauté urbaine.

Avec les partis de la gauche, il n'y a pas non plus d'évidence à ce jour. Le parti socialiste local, loin de tirer les leçons de 10 années de dérive et de verrouillage, n'a procédé à aucun changement et reste contrôlé par les mêmes qui ont été au mieux aveugles ou, au pire, complices de l'effondrement moral de la fédération des Bouches du Rhône. Sa seule préoccupation a été d'organiser des "primaires" pour départager des candidats exclusivement issus de ses rangs, et donc fruits du système, à l'exclusion de tous les autres. Le parti communiste semble décidé à maintenir en tout état de cause son alliance avec le parti socialiste. EELV, Europe écologie Les Verts, semble au contraire avoir décidé une position autonome, sans que le contenu ni le périmètre de cette autonomie ne soient encore clarifiés. D'autres encore ne se sont pas clairement prononcés. Dans tous les cas de figure, au-delà des postures personnelles et des discours lénifiants ou parfois guerriers en matière de sécurité, il ne s'est agi jusque-là que de manœuvres d'appareils centrées sur le choix d'un candidat. Cet aspect n'est pas négligeable mais il ne saurait tout résumer. L'essentiel manque encore qui est l'élaboration citoyenne d'un projet pour notre ville et sa métropole.

Dans ces conditions il est prématuré que la Convention Citoyenne prenne position. Puisque le débat politique est pour l'instant limité au choix de candidats à l'intérieur de chaque parti, celui-ci ne nous concerne pas, d'autant plus que ce choix est organisé par des appareils peu ou pas fiables. Mais l'exigence démocratique conduira inéluctablement à ce que le débat de fond finisse par s'imposer. C'est alors que nous interviendrons, motivés comme toujours par la seule recherche de l'intérêt général. N'étant pas un parti comme les autres, nous n'avons pas l'obligation de paraître, ni de nous agiter pour exister. Ni imprécateurs, ni mouche du coche, mais forts de nos convictions et de la lucidité dont témoignent nos combats passés, nous verrons bien le moment venu comment se présentent ces élections et nous dirons alors comment éventuellement nous pourrions y apporter une contribution utile.