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11/2010 - Piétonisation du Vieux-Port de Marseille
Philippe San Marco dénonce un détournement de procédure : la piétonisation du Vieux Port de Marseille dans l’impasse ?

Piétonisation du Vieux-Port de Marseille

Dans La Provence en date du 6 novembre 2010, à la question du journaliste : « Où en est la semi-piétonisation du Vieux-Port ? », JC Gaudin répondait : « Pour les visiteurs et les habitants, le Vieux-Port est la vitrine de Marseille. Nous devons le moderniser pour offrir un espace attractif, convivial et ouvert. Tout cela est très difficile à mettre en musique. Il faut du temps pour arriver à se mettre d'accord sur un projet. Quant au lauréat, le jury émet un avis et le président de la communauté urbaine décide. Mais le projet doit faire l'objet d'un consensus avec le maire de Marseille. Je pense qu'on choisira le projet qui nous plaît, pas celui que certains essaient de nous imposer. »

Cette réponse du Maire de Marseille ne peut laisser indifférent et appelle quelques remarques :

1 - Que le projet de semi piétonisation du Vieux Port fasse l’objet d’un consensus avec le maire de Marseille, on peut comprendre que JC Gaudin en formule le souhait et qu’il le fasse d’autant plus qu’il s’agit là d’une compétence exclusive de la communauté urbaine MPM et de son président. On est là confronté à l’absurdité de la gouvernance locale instaurée il y a quelques années qui voit la volonté politique d’un maire élu par la majorité de 800.000 marseillais mise en échec par une coalition hétéroclite formée au sein du conseil communautaire, et en dehors de tout programme, par les élus de la liste minoritaire dans Marseille qui ont trouvé des alliés de circonstance parmi les élus mathématiquement surreprésentés et politiquement de tous bords représentants 200.000 habitants répartis dans les 17 autres communes de MPM. L’illégitimité créée par ce déni de démocratie n’est pas seulement d’ordre moral, elle a aussi des conséquences pratiques redoutables.

2 - Mais quand le Maire de Marseille déclare « on (sic) retiendra le projet qui nous (sic) plait, pas celui que certains essaient de nous imposer », on peut légitimement s’interroger. De qui parle-t-il ? C’est le président de MPM qui est seul habilité à prendre une décision et il sera seul à en assumer les conséquences. Et qui sont ces « certains »  ainsi délégitimés ? On ne peut penser que le Maire parle ainsi du jury spécialement constitué pour la circonstance. Car c’est bien le rôle d’un jury de proposer un choix.

3 - Bien sur le jury propose et le président de MPM dispose. On comprend donc l’appel de JC Gaudin au consensus même si celui-ci n’a aucune base légale. Mais le président de MPM, s’il a un pouvoir discrétionnaire (il peut en effet retenir le candidat classé en second par le jury), il n’a pas pour autant un pouvoir arbitraire. Comme toute autorité dans la République, il doit pouvoir s’expliquer et rendre compte de son choix, surtout si celui-ci diffère de celui du jury. C’est là une constante du droit administratif et un tribunal saisi analyserait les faits en fonction de cette donnée classique du droit.

4 - Juridiquement, il serait alors difficile au Maire de Marseille de plaider sa cause puisque ce dossier ne relève pas de sa compétence, et qu’il n’avait donc pas à en connaître.

5 - Enfin sur le fond, l’objet de ce marché est essentiellement, sinon même uniquement, d’aboutir à la semi piétonisation du Vieux Port. La paternité de cette idée m’ayant unanimement été reconnue lors des dernières élections municipales, on comprendra que je ne reste pas inerte et que je me sente concerné par ce qu’il advient des engagements pris alors. Or la semi piétonisation du Vieux Port passe obligatoirement par une réduction drastique de l’espace qui y est actuellement réservé à la circulation automobile. Certes, comme le déclare très justement JC Gaudin : « Tout cela est très difficile à mettre en musique ». Mais si, plus de deux ans après les élections, un projet d’aménagement du Vieux Port, quel qu’il soit, n’aboutissait pas à une réduction significative de la présence automobile dans l’espace concerné, il y aurait alors clairement là un détournement de procédure voire un excès de pouvoir.
6 - Pourtant comme tous les marseillais, et informé seulement par voie de presse, je lis qu’il ne s’agirait plus désormais que de traiter le seul quai des Belges sans remettre en cause l’ensemble des flux de circulation autour du Vieux Port. Cela ne me parait pas correspondre ni aux engagements pris devant les citoyens ni à l’objet même de la consultation en cours.

7 – Enfin, l’opacité qui entoure cette procédure et les indiscrétions qu’elle génère, alors que celle-ci devrait au contraire être transparente, nourrit naturellement toutes sortes de rumeurs en particulier celle selon laquelle pour ne rien faire, ou pour en faire le moins possible, « certains » préfèreraient choisir un architecte urbaniste qui en proposerait le moins possible. Le fait qu’il s’agisse d’une personnalité connue ne servirait alors qu’à masquer l’indigence réelle ou supposée du projet. Nous serions ainsi devant le nième exemple d’un système clos qui tire Marseille vers le bas.

8 - Les marseillais ont le droit de savoir. C’est pourquoi je demande au président de MPM de rendre public l’ensemble des données du problème et de justifier, comme il a très bien su le faire pour l’incinérateur, les raisons de son choix, au-delà de détails d’application dont la mise en œuvre serait nécessairement soumise au filtre de la concertation.

Philippe San Marco. Vice-président de la Communauté urbaine MPM. Président de la Convention Citoyenne. Marseille le 14 Novembre 2010.

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